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Annie Girardot, une grande passion. Français et Portugais.Paris, 25 de outubro de 1931 – Paris, 28 de fevereiro de 2011

http://www.ina.fr/video/I00019372/annie-girardot-defend-adieu-blaireau-video.html


Annie Girardot : le jour où elle a annoncé sa maladie

Paris Match|
En 2006, entourée de Giulia et de sa petite-fille, Lola, dans son appartement parisien, près de la place des Vosges. Elles restent son meilleur soutien dans son combat contre la maladie d’Alzheimer.Hubert Fanthomme

En 2006, le diagnostic tombe, terrible : Annie Girardot est ­atteinte de la maladie d’Alzheimer. Irène Frain évoque cette nuit de la mémoire traversée de brèves mais précieuses résurrections.
Septembre 2006 : Annie Girardot vient de tourner « Boxes », de Jane Birkin. Puis elle enchaîne sur un autre film. Dès les premiers jours, elle s’écroule. La vérité s’ébruite : elle a la maladie d’Alzheimer. Sa fille, Giulia, et sa petite-fille, Lola, décident alors de lui ­offrir une sortie en beauté. Un ultime ­reportage. Ensuite, rideau. Je partage leur avis. Mon père est atteint du même mal, je sais qu’il faut en parler. Détruire la honte et l’effroi, expliquer, informer. Donc, j’accepte le défi. Je ferai parler en priorité ceux qui entourent Annie Girardot, essentiels pour son bonheur au cœur du malheur. Pour elle, je me bornerai à dépeindre ce qui fait qu’elle demeure cette star que nous continuons d’aimer, même dans cette dérangeante « présence-absence » qui caractérise l’Alzheimer.


A cette époque, elle est encore dans la phase que j’appelle « les pleins et les déliés ». Tantôt son esprit s’éclipse, tantôt elle traverse des plages de lucidité. Le plus souvent dans les fulgurances d’un humour ravageur, ou de subites et bouleversantes déclarations d’affection. Mais comment trouver le sésame de son monde intérieur, si souvent verrouillé par l’anxiété ?
Elle va me faciliter la tâche. Je la découvre assise dans son salon, tenant un gros matou sur les genoux, au milieu d’une invraisemblable collection de sculptures et de peintures de félins. Je hasarde : « Pourquoi tant de chats ? » Elle part d’un grand rire : « Avant, je collectionnais les amants. Maintenant, je suis passée aux matous. » Le glacis de la maladie s’est fendu. Entre les queues et les moustaches des Mistigri, j’avise l’alignement de ses trophées. Quatre César, un Lion d’or, un Ours à Berlin, rien que ça ! Et des photos de stars. Tout le cinéma européen de 1950 à 1980. En noir et blanc. Surtout des hommes...

Pas le temps de pointer Delon : elle a vu que j’ai vu. Et part au quart de tour. « Ah ! Delon ! Et Brialy... » Eclats de mémoire précis, rapides, ponctués d’imitations hilarantes. Puis, sans préavis, changement de registre. L’œil s’enfuit vers la fenêtre qui donne sur la place des Vosges. Trait d’écorchée vive, voix brève et légèrement enrouée, comme dans ses films : « Dans le temps, j’ai habité là-bas. Un jour, je ne sais plus pourquoi, je suis venue ici. Cette maison me plaît. Elle ressemble à un secret. »

En 2004, aux premiers symptômes, elle souffle à son secrétaire : « Si on me dit que c’est l’Alzheimer, je saute par la fenêtre »

Lequel ? Je suis émue. Faute de mieux, je lui prends les mains. C’est fou ce qu’elle est tactile : aussitôt, comme électrisée, elle se remet à parler. Cinéma, bien sûr. Plus moyen de l’arrêter : « Gabin, Gabin... Lui, c’était d’abord une présence. Quand il entrait quelque part, on ne voyait plus que lui. Et Bardot, quelle bonne copine ! Ma préférée ! Ce qu’on a pu se marrer, toutes les deux ! »
On s’y croit, comme tout à l’heure. Puis, à nouveau, l’éclipse. Les yeux creux. Le tourbillon de pensées. Sait-elle quel est son mal ? L’a-t-elle deviné, et maintenant ­oublié ? Car en 2004, quand elle en a présenté les premiers symptômes – ­fatigue intense, dépression profonde, ­incapacité fréquente de savoir où elle se trouve –, elle a soufflé à Léo, son ­secrétaire : « Si on me dit que j’ai l’Alzheimer, je saute par la fenêtre. » Elle n’en a rien fait : ses proches ont formé autour d’elle cette chaîne d’amour qui l’empêchera de sombrer. Et du coup, chaque matin, pendant des années, Annie ­Girardot s’est réveillée en adressant au jour le même salut gouailleur que la veille : « La vie est belle ! » Le défi de la tendresse.
Elle se rompt pourtant en 2008, la belle chaîne. La mort dans l’âme, sa fille, Giulia, à bout de forces, comme tous ceux qui sont confrontés à la ­tragédie de l’Alzheimer, se résout à confier sa mère à des « professionnels », ainsi qu’on nomme les soignants ­formés au dévouement extrême qu’est l’accompagnement des malades ­atteints de cette pathologie. C’est donc dans une maison de retraite près de Pantin qu’Annie Girardot coule ses deux dernières années. Ses « éclipses » se font de plus en plus longues. Elle ne renoue avec la vie que lorsqu’elle mange. Sa saveur préférée : celle du yaourt au chocolat. Elle s’en délecte. A la voir manifester son plaisir, ses visiteurs, dans la seconde, croient retrouver « l’Annie d’avant ».
« Ça ne dure que cinq minutes, ­commentent-ils, mais c’est toujours ça de pris ! » Fugaces étincelles. Mais elles ont le don de les consoler de tout le reste, les yeux hagards, les silences interminables, et surtout l’interrogation qui taraude : dans quel monde vit-elle ? Paradis, enfer, rêve éveillé ou pure indifférence ? Et puis toujours, à un moment ou à un autre, ces brèves résurrections qui semblent dire une fois de plus : « La vie est belle ! » Quand son amie Jacqueline Alexandre est allée voir Annie Girardot, la semaine dernière, elle l’a encore trouvée à se régaler d’un yaourt au chocolat. (Paris Match)
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La maladie l’avait éloignée des plateaux, du public… et d’elle-même. Mais l’ actrice ne disparaîtra jamais de nos cœurs.
Dans la carrière d’Annie, il y a un moment à nul autre pareil. Un moment simple et sublime qui est, en fait, une suite de frémissements qui nous font chavirer pour cette femme épatante et grandiose. Comme un seul homme, les Français, toutes générations confondues, tombèrent en effet, ce jour-là, en amour avec Girardot. Ce jour où elle jouait, du moins le croyait-on, car elle ne frimait pas, dans les frimas brumeux et bruineux d’Amsterdam. Ce jour où, comme dans tous ses autres films, elle était plus vraie que vraie à l’écran. Trompée par son mari qui la plaquait pour une cover-girl américaine, elle se promenait le long des ­canaux et sur son visage un rien crispé, qu’encadraient de longues mèches dégringolant jusqu’aux épaules, se reflétaient des sentiments à profusion. En cet instant, elle serrait, desserrait et resserrait autour de sa gorge le col de son manteau praliné garni d’un gros châle en fourrure. Blessée jusqu’au fond du cœur par l’infidélité de son Montand d’époux qui la bafouait effrontément, incarnation meurtrie d’une héroïne jusqu’au-boutiste de roman-photo, elle exprimait tour à tour l’incrédulité et la tristesse, la lassitude et l’acharnement. En une comme en cent physionomies diverses, elle vibrait de palpitations continues, et son visage lumineux exprimait les intermittences du cœur comme aucune autre actrice n’a su le faire. En 1967, grâce à « Vivre pour vivre », Annie est inouïe de vérité, et les sentiments à son entour vibrionnent sur la pellicule.

Girardot, d’abord, encore et toujours, ce fut ça. Une femme frémissante. Une actrice vraie. Lorsqu’elle paraît, épurée, dans un film de sentiments qui battent sans arrêt sous la direction de Claude Lelouch qu’elle aima et qui l’aima pour de bon, elle travaillait depuis douze ans. On la savait parfaite. On la découvrit géniale. Quand, quelques années plus tard, sortant de sous la serviette groseille qui lui a servi de cabine de plage, elle posait les pieds sur les galets de la station de Cassis et se dirigeait en maillot une pièce vers la mer, Muriel Bouchon n’avait rien d’une irrésistible sirène. Célibataire proche de la quarantaine avec ses gestes secs et ses cheveux courts, l’héroïne de « La vieille fille » avait beau, ainsi que le faisait remarquer une ligne du dialogue, « avoir l’air d’une bonne sœur en civil », elle réussissait à glisser, à la fin du film, un agenda contenant son adresse parisienne dans les mains du vieux ­garçon replet qui l’avait courtisée plusieurs jours de ­vacances durant. Les mêmes salles qui avaient pleuré à sa vision, les années précédentes, riaient soudain sans mesure. En 1971, Annie pouvait, dans le cinéma français sur lequel elle régnait, tout se permettre. Les premières œuvres de jeunes réalisateurs comme les grosses machineries de vieilles pointures se montaient sur son nom. Elle était la comédienne la plus chérie du public. En quelques films, elle est devenue un phénomène, occupant la place particulière d’une femme de tête, menant sa vie, ses coups de cœur et ses coups de gueule en vrai jules. Et elle l’est ­restée, avec des hauts et des bas, un demi-siècle durant.

Elle est celle qui ne s’en laisse pas conter et cherche les hommes sur leur terrain

Originaire de Paris, dans le Xe arrondissement où elle naquit le 25 octobre 1931, Annie faillit être sage-femme comme sa mère. Mais elle commença par suivre les cours d’art dramatique de l’Ecole de la rue Blanche puis du Conservatoire (elle en sortit avec deux prix) avant d’être, dans la foulée, engagée à la Comédie-Française où, ­cantonnée dans les rôles de soubrette, elle s’ennuya ferme. Frisée et teinte en blond, elle effectua, en 1955, sa première apparition au cinéma dans « Treize à table » où, mutine, elle levait son coude et foulait sa cheville. Avant d’être, ensuite, très remarquée dans « L’homme aux clefs d’or », grâce à un rôle de garce coiffée à la garçonne. « C’est à ce personnage, disait-elle, que je dois de n’avoir, les années qui suivirent, joué que des salopes. Je me conduisais très mal dans les films que je n’arrêtais pas de tourner. On me voulait comme ça. » De Josy la panthère, fille perdue du « Désert de Pigalle », à Hélène, manucure perverse du « Rouge est mis », Annie, interchangeable avec Jeanne Moreau (les producteurs engageaient tantôt l’une, tantôt l’autre pour incarner la poule de service), tient tête à deux reprises à Gabin, roule Ventura dans la farine et berne Raf Vallone jusqu’au cou. Avec des ­personnages de grue, elle mène par le bout du nez les ­vedettes mâles de l’époque. Jusqu’au jour où, point d’orgue à une longue galerie de créatures, elle campe l’archétype de la prostituée en incarnant Nadia dans « Rocco et ses frères » de Luchino Visconti, dont elle aimait à dire, dans le privé, qu’elle avait été la maîtresse.


En un film, elle est sacrée, à 29 ans, grande vedette des deux côtés de l’Italie. En 1962, enceinte de sa fille, Giulia, elle épouse Renato Salvatori qu’elle a rencontré sur le tournage. Mère ­heureuse, elle s’amuse à aligner une suite de films ­commerciaux à succès. Coulée dans une robe Empire et un bain mousseux, elle dit de l’Audiard dans un sketch d’« Amours célèbres » puis, en fourreau du soir, campe la maîtresse d’un commandant SS joué par Robert Hossein dans « Le vice et la vertu ». Installée, elle ose se singulariser et joue dans « Le mari de la femme à barbe » une ­novice sortie du couvent pour exhiber dans les foires son corps et son visage recouverts de poils. Après des choix hétéroclites lui faisant enchaîner « La bonne soupe », boulevard de Robert Thomas, et « Trois chambres à Manhattan », mélo­drame de Marcel Carné, elle incarne donc la Catherine de « Vivre pour ­vivre ». Regard pétillant, mèches décoiffées et débit saccadé, elle s’installe dans un personnage de femme moderne respirant l’air du temps.
Désireuse de vamper son mari fabricant de layette dans « Erotissimo », elle s’installe triomphalement sur les écrans dès la fin des années 60. Jouant les dames affranchies, les tatas flingueuses, elle devient, à l’orée de la ­décennie suivante, un exemple et un symbole. Elle est celle qui ne s’en laisse pas conter, qui cherche et retrouve les hommes sur leur terrain, où elle se présente comme leur égale. « A partir de cette époque, j’ai vraiment choisi mes rôles et j’ai incarné délibérément des femmes qui faisaient des métiers de mecs. Je le voulais. »
Héroïne impressionnante de « Mourir d’aimer », où elle exprime la souffrance d’une femme allant jusqu’au bout de sa passion pour un mineur, le tragique fait divers qui avait inspiré le film étant encore présent dans tous les esprits. La plus populaire des actrices françaises affiche l’image d’une générosité excessive et d’un cœur jusqu’au-boutiste. Ce sont là ses marques personnelles. Sur le plateau des « Novices », elle copine avec Brigitte Bardot, qui l’adore et à qui elle le rend bien. Epouse d’industriel de province désireux de se lancer en politique (« La zizanie »), propriétaire d’hôtel parisien farfelu (« La mandarine »), curiste à Belle-Ile-en-Mer (« Traitement de choc »), toiletteuse de chien, (« Cours après moi que je t’attrape »), auteur de livre à succès (« Vas-y maman »), elle incarne jusqu’au bout des ongles la femme des années 70, responsable, dynamique et volontaire. ­Placée par les scénarios en situation d’oppression, elle est celle qui s’en sort à force de refuser de se laisser abattre, qui redresse les épaules, qui relève le nez.

Les spectateurs l’admirent, la France l’adore, à part quelques intellos mal embouchés comme Truffaut

A ce petit jeu de grande pro, faisant un sort à tous les rôles qu’elle interprète et à toutes les répliques qu’elle ­débite, elle finit, enfermée par les producteurs désireux de rafler la mise, par tenir constamment le même emploi. Elle est la même, dans le même moule, avec le même caractère, les mêmes mimiques. Les spectateurs l’admirent, la France l’adore, à part quelques intellos mal embouchés. François Truffaut lui adresse une lettre ouverte, désagréable à l’extrême, lui reprochant de truquer l’émotion au ­cinéma. Les scénarios sont retaillés à ses mesures. Ainsi, ceux du « Dernier baiser », de Dolorès Grassjan, et du « Point de mire », de Jean-Claude Tramont, en font tour à tour une chauffeuse au lieu d’un chauffeur de taxi et une photographe au lieu d’un photographe de presse. Les ­intrigues restent semblables mais le personnage principal change de sexe. Le héros est Annie Girardot. Portant les sujets les plus simples sur ses seules épaules, elle réussit une identification exemplaire avec le prototype de la femme active et occupée. Quelles autres actrices a-t-on, auparavant, vraiment vues en train d’exercer un vrai ­métier au cinéma ? Annie met les mains dans le cambouis, turbine et ne s’arrête jamais. Toujours juste, toujours vraie.
Restant mariée à Renato Salvatori jusqu’au dernier souffle du comédien, elle vit une aventure passionnée avec Bernard Fresson. La rumeur dit que, parfois, ce dernier comme Renato lèvent la main sur elle et qu’elle porte leurs bleus comme des émeraudes. Annie frémit, mais joue toujours. Et ne joue plus. Elle vit sa vie. Elle continue à tourner encore et toujours, sans s’apercevoir que le cinéma français avance et lui fait faire du surplace. Alors qu’elle amorce un creux de vague, elle rencontre Bob Decout et, tous deux, inconscients comme des enfants qui s’aiment intensément, mettent le nez dans la drogue et les dettes. Par amour pour son Bob, Annie produit un spectacle au Casino de Paris, « Revue et corrigée ». Elle y danse et chante, maintenant. Elle vend son appartement de la place des Vosges et habite rue du Foin, au milieu d’un décor de bandes dessinées, avec sa fille, sa petite-fille et des amis de passage qui l’aiment et l’aident. Elle joue moins, mais se montre excellente, même dans des films parfois ­mauvais.


En chacune de ses compositions, Annie garde la sympathie du public et la tête haute. Les spectateurs sont, certes, moins nombreux à aller voir ses films. Mais les gens continuent à la regarder avec les yeux de l’amour. De façon pathétique, elle rêve de rejouer. Elle appelle des amis qui ne rappellent pas toujours. Girardot, actrice ­géniale et femme fabuleuse, a fait gagner des millions à des producteurs qui n’ont pas voulu se souvenir d’elle quand il le fallait et qui, aujourd’hui, versent sur son départ des larmes de crocodile. Même de cette adversité, Annie a su triompher. Pour gagner l’éternité des cœurs purs. Dodelinant de la tête dans ses derniers jours, elle nous reste proche à nous en faire pleurer. Frémissante comme aux premiers jours de notre histoire d’amour avec elle. Comme au moment du premier rendez-vous, quand elle serrait, desserrait, resserrait son manteau marron glacé sur sa gorge nouée et son visage palpitant. Il n’y aura jamais d’oubli au pays de l’oubli.

Retrouvez notre podcast sur Annie Girardot
Marc Brincourt, chef du service photo, raconte au micro de Match+ ses choix photographiques pour l’album souvenir de la comédienne publié cette semaine dans Paris Match.

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Jean Cocteau disait d’elle qu’elle était «le plus beau tempérament dramatique d’après-guerre». Annie Girardot s’est éteinte hier à l’âge de 79 ans, après plus de cinq ans de lutte contre la maladie d’Alzheimer. Depuis l’annonce de sa mort, les réactions affluent pour saluer la carrière de l’inoubliable Madame Marguerite.
Nicolas Sarkozy (communiqué): «Ce n'est pas seulement une des figures les plus inoubliables du cinéma français de ces cinquante dernières années qui nous quitte, mais une comédienne qui a rayonné dans l'Europe entière depuis son incarnation de Nadia, l'héroïne de "Rocco et ses frères", sous la direction de Visconti. […] Le dernier témoignage de cette générosité qui faisait d'Annie Girardot une des actrices les plus populaires de notre pays, elle l'a donné en acceptant d'être filmée pour un documentaire portant sur la maladie d'Alzheimer dont elle souffrait.»
Frédéric Mitterrand (communiqué): «C’est un moment douloureux pour le cinéma qui perd l’une de ses grandes étoiles, mais aussi pour le public, avec qui elle entretenait une longue et chaleureuse complicité. L’admirable combat qu’elle menait contre la maladie en continuant à jouer (tourné en Russie, le film «Les brasseurs d’affaires» marquait ses 50 ans de carrière), nous l’aura montrée fidèle jusqu’au bout à son amour du cinéma. Elle fut une immense comédienne, bien sûr, mais aussi une dame au grand coeur, une femme engagée et volontaire à tous les âges de sa vie et de sa carrière.»
Léo Bardon, son secrétaire particulier entre 1995 et 2007 (Europe1): «A force de lui faire travailler ses textes, sa mémoire lui revenait. Evidemment sur les tournages, il y avait un moment où la mémoire s'arrêtait. Annie, dès qu'on la mettait devant une caméra, elle redevenait Annie Girardot, même si à un moment cela n'a plus été possible. […] Elle était tout à fait consciente qu'elle était porteuse d'un grand message. Dans le documentaire de Nicolas Baulieu, on la voit, en off, elle n'arrive pas à dire son texte et elle affirme : "Je vais y arriver, je vais y arriver, si je ne le fais pas pour moi, je le fais au moins pour les autres."»

«Une des grandes stars populaires du cinéma»

Robert Hossein (RTL): «J'ai travaillé avec elle, je l'aimais infiniment. […] Une colossale et magnifique actrice d'une générosité, d'une présence, d'un tempérament, d'une nature originale et vraiment extraordinaire. J'ai une immense estime pour cette immense comédienne. Je retiendrai d'elle [...] quelqu'un qui avait un énorme caractère, une autorité terrible et une vie assez passionnée, assez tourmentée, quelqu'un d'extraordinairement attachant. Je trouve que c'est une grande perte pour la profession...»
Jacques Chancel (I>Télé): «Le cinéma français perd une de ses légendes.»
Martine Aubry (communiqué): «C’était une actrice populaire au sens le plus sublime, touchante et généreuse avec son public qui transcende les générations. Il y avait chez elle une pudeur, des attitudes et une profondeur des sentiments qui faisaient de l’acte de jouer la vie, tout simplement. Annie Girardot, qui déclara son amour du cinéma dans un ultime et émouvant message à ses pairs, manquera au cinéma et aux français.»
Alain Terzian («20 Minutes»): «C'était une des rares grandes stars populaires du cinéma français.»
Line Renaud (I>Télé): «C’était quelque chose qui dépasse le talent. […] Je l’ai vue partir entourée de beaucoup d’amour, entourée de sa fille Julia, de sa petite fille Lola. Et je suis persuadée qu’elle a ressenti ma présence. Je lui ai parlé, je lui ai rappelé un souvenir qu’on avait partagé quand on avait joué "Les filles du Lido", (…) et elle a serré mon petit doigt»

«Un pan du cinéma français disparaît»

Jean Rochefort (I>Télé): «C’était une femme généreuse, (…) gentille, (…) toutes les femmes s’identifiaient à elle. C’était une femme qui demandait aux hommes d’être des hommes, c’était un caractère. (…) Elle n’était pas raisonnable et ça faisait partie de son génie -car on dit que c’est une actrice française, mais (…) l’Europe entière en avait fait une vedette. Cette maladie horrible qui l’a dévorée durant plusieurs années nous causait un grand chagrin»
Yves Boisset (BFM TV): «Elle a incarné la femme idéale pour au moins deux générations de Françaises. C’est un pan du cinéma français qui disparaît.»
Claude Lelouch (I>Télé): «Elle est mon plus beau souvenir en tant que metteur en scène et en tant qu’homme. C’était une femme parfaite, a-t-il résumé, bouleversé par la nouvelle. «Aussi extraordinaire devant que derrière la caméra. Annie était au cinéma et au théâtre ce que Piaf était à la musique. Elle ne se contentait pas de nous faire rire ou pleurer, elle nous filait la chair de poule.»
Jean-Pierre Mocky (I>Télé): «Elle avait quelque chose de bouleversant en elle, dans le regard dans la voix. C’était une fille pleine de joie mais elle a eu une vie très difficile, une vie sentimentale très compliquée. Jean Cocteau était tombé en pâmoison devant son talent lui avait donné sa première chance.»
Elie Chouraqui (I>Télé): «On était tous amoureux d’Annie Girardot. Elle avait de la gouaille, elle s’habillait, se conduisait comme un mec, avait des rapports directs, pour pas dire violents avec les hommes, elle les regardait dans les yeux comme les femmes ne le faisaient pas à l’époque.» <Fonte- Paris Match>
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Mai 1996. Ses larmes avaient bouleversé la France entière lors de la cérémonie des Césars. Paris s'était alors précipité au petit théâtre de la Main-d'Or pour la redécouvrir dans «Les chutes du Zambèze». Retour sur la carrière de l'immense comédienne dans sa dernière interview pour Match.
Les projecteurs des Césars, en vous éclairant, ont illuminé l'étroit passage de la Main-D'Or, où vous jouez actuellement "Les chutes du Zambèze", de Daniel Soulier. Vous, la plus populaire de nos comédiennes, comment avez-vous atterri dans ce petit lieu assez confidentiel?
C'est bien simple. Avant que l'on me donne le César, je comptais pour du beurre. "Les chutes du Zambèze", avec Daniel, on a mis trois ans à la monter. Et encore, quand on a pu la créer à Chaillot, on nous a programmés en fin de saison. Alors pour pouvoir prolonger l'aventure, avec mes camarades, on a tenu à reprendre ce spectacle dans un autre lieu, le Théâtre de la Main-d'Or.
Avec le recul, que pensez-vous des larmes que vous avez versées lorsque vous avez reçu votre César?
Ecoutez, j'ai la cassette chez moi, mais je ne peux pas la regarder. Et, croyez-moi, c'est pas du cinéma. Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse. J'ai eu trop d'émotion et c'est parti tout seul. Les gens dans la rue, les chauffeurs de taxi, partout on me demandait ce que je devenais. Entendre qu'on ne me voyait plus,que j'avais disparu, j'en avais marre, alors ce César, ça a été le trop-plein. Pourtant, avant l'annonce du résultat, je me disais que je ne serais pas récompensée et que, de toute manière, cela n'avait aucune importance. Je le prenais à la rigolade. Quand j'ai entendu mon nom, je n'ai pas compris. Pour moi, ça a été un véritable électrochoc. J'en ai pris plein la gueule. Ça m'a donné un bonheur! Et vous savez, ce bonheur, eh bien, finalement, j'en avais besoin. Non pas par rapport aux rôles que ce César pourrait éventuellement m'apporter, mais parce qu'au moins, comme l'a dit un de mes amis, j'ai retrouvé ma place. Ma couronne était un peu de travers, je l'ai remise bien droite. C'est tout.
Vos soucis ont commencé en 1982 quand vous avez rouvert le Casino de Paris avec "Revue et corrigée", une comédie musicale de Bob Decout, votre compagnon d'alors. Que s'est-il passé?
Quand on a redonné vie au Casino de Paris, cela faisait trois ans qu'il était fermé. Le vrai problème, c'est que c'est la mafia qui était derrière. En fait, ils voulaient faire un casino, et non pas un parking comme il a été dit. On nous a laissés monter cette revue, qui contenait des choses magnifiques. Une fois que tout a été prêt et que l'on a commencé à jouer, on nous a foutus à la porte.Deux jours lus tard, il y avait Tino Rossi à notre place…Comme il fallait payer les danseurs et les comédiens, j'ai eu saisie sur saisie. Parmi tous les gens impliqués dans cette affaire, j'étais la seule à posséder des biens immobiliers.Les autres se sont avérés être des hommes de paille liés à la Mafia, totalement insolvables. Alors, c'est moi qui ai tout pris et je me suis retrouvée en liquidation judiciaire. Ca a duré dix ans. J'ai fini de payer mes dettes en 1990. Maintenant, je suis tranquille.

«Plus on me dit d'horreurs, plus j'avance»

Dans "Les chutes du Zambèze", vous interprétez une mère de famille qui vient de perdre son mari. Il paraît qu'avec Daniel Soulier les premières répétitions ont été très orageuses. Vous vous laissez facilement malmener par un metteur en scène?
Je fonctionne d'une façon un peu spéciale. Moi, j'ai toujours été obnubilée par ma mère. C'était une femme magnifique, une sage-femme, dans tous les sens du terme. Depuis qu'elle est morte, elle est encore plus importante à mes yeux. Alors, moi, dès le départ, j'ai été en révolte contre le type de mère décrite dans la pièce.Ce qui me gênait surtout, c'est que Soulier me martelait: "Ma mère, elle était ça, elle parlait comme ça."Je me disais: quelle horreur!Par exemple, à un moment donné, je dois balancer: "Il n'y a pas une femme au monde de nos jours qui ne soit pas capable d'ouvrir un pantalon d'homme avec ses dents…" Ca ne sortait pas. Eh bien, il m'a tellement bousculée que, maintenant, je fais pire. Non seulement, je l'ai dit, mais en plus, je me marre. Moi, en prendre plein al gueule, j'adore ça! c'est ce qu'il me faut. Plus on me dit d'horreurs, plus j'avance. Quand on est doux, gentil, ça ne va pas. Je n'y crois pas, et en plus, je suis déçue.
Est-il plus difficile d'apprendre par cœur un texte vis-à-vis duquel on éprouve de la réticence?
Moi, je ne sais pas apprendre un texte.Les phrases, j'ai besoin de les dire, de les redire, sans relâche. Et, au bout d'un moment, ça y est, le texte est fixé. Ensuite, je ne l'oublie plus jamais. Aujourd'hui, je pourrais rejouer sans problème "Madame marguerite", la pièce du Brésilien Robert Athayde, adaptée par Dabadie, que j'ai interprétée en 1974. Apprendre comme ça, bêtement, c'est contre ma nature. Il faut que ça rentre en moi, que je le digère. Je connais mon texte quand il m'est devenu instinctif. Si je refuse de le dire, ce n'est pas parce que je ne le sais pas, c'est parce que, comme on m'engueule, je ne veux pas risquer d'être punie. Quand je répète, j'aime bien me sentir libre. C'est mon filet à moi. Un jour, pendant les répétitions, ça a craqué avec les autres comédiens. Soulier m'a dit: "Maintenant, ça suffit, tu mets tes lunettes et tu dis ta réplique." J'ai été tellement humiliée que j'ai balancé ma phrase et que je suis partie. J'ai dû chialer un peu. Le lendemain, i m'a offert des fleurs, je les lui ai envoyées à la gueule. Il ne savait pas qu'il m'avait fait du mal à ce point-là. Ils exigeraient tous que je sois à la hauteur comme eux. Et pourquoi devrais-je être comme eux? Moi, j'attends qu'ils soient eux-mêmes et moi, je suis moi-même.
Après plus de quarante années de carrière, avez-vous encore le trac?
J'ai surtout le trac du trou de mémoire. De toute façon, si tu n'as pas le trac, c'est pas la peine de faire ce métier. Une fois que je connais mon texte, c'est une autre forme de trac, c'est une sorte de peur que je ne peux pas analyser. Avant une scène, il y a des acteurs qui se concentrent. Mais je me demande sur quoi ils peuvent bien se concentrer, surtout au cinéma. Quand j'"ai joué le monologue de "Madame Marguerite", le fait d'aller toute seule vers la scène, je ne tenais plus sur mes jambes. J'avais l'impression que j'allais tomber. Il fallait que je me force à y entrer et je ressentais ça comme un viol. Je pense qu'il faut être vide en y allant pour pouvoir capter ce qui se passe. Arrivent un silence, un rire, une émotion et, d'un seul coup, la machine se met en marche. Et là, il faut être obéissant. C'est un moteur qui n'est même plus le mien, que je ne peux pas contrôler. Je peux juste le guider grâce à mes émotions et au regard que j'ai sur les autres. Moi, mes partenaires, je les regarde. Je ne supporte pas quand chacun joue dans son coin.

«J'aimerais bien terminer le voyage interrompu il y a quarante ans»

Quel rôle vous a échappé?
Pour moi, le plus grand rôle, c'est Dorine, la soubrette d'Orgon, dans "Tartuffe". Je l'ai travaillé au Conservatoire, mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais pu le jouer.
Vous avez quitté la Comédie-Française en 1957. N'avez-vous pas envie de vous frotter de nouveau au répertoire?
J'y suis allée récemment pour assister à une représentation de "Phèdre". C'était une catastrophe. Une vraie catastrophe! Ca ne jouait pas, ça déclamait. Lorsque j'ai quitté la Comédie-Française, je n'avais pas terminé mon histoire avec cette maison. Quand j'ai joué "La machine à écrire", de Cocteau, ils ont voulu que je devienne sociétaire, alors que je n'étais là que depuis deux ans. Je n'avais que 25 ans et encore plein de choses à apprendre. Si je n'étais pas partie, je n'aurais jamais pu faire de cinéma ; je n'aurais jamais travaillé avec Luchino Visconti, par exemple. En fait, si on m'avait laissé ma liberté, j'y serais bien restée, au Français. Alors, j'aimerais bien terminer le voyage interrompu il y a quarante ans. C'est ce qui va arriver un jour. Je crois que c'est à la Comédie-Française que ça se finira pour moi. Et ce sera très bien… <Paris Match>
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Le cinéma français perd l’une de ses grandes actrices et l’une de ses «grandes gueules», Annie Girardot, qui s’est éteinte ce lundi à l'hôpital de Lariboisière à Paris (Xe arrondissement). L’actrice des «Misérables» et de «La Pianiste», rongée par la maladie d’Alzheimer depuis des années, avait 79 ans.
Elle avait le regard franc, le sourire facile et une voix inoubliable, que la cigarette avait rendue plus rauque encore avec les années. Mais son regard s’était perdu depuis quelques temps dans les méandres de la maladieAnnie Girardot est décédée ce lundi matin, à l'hôpital de Lariboisière dans le Xe arrondissement de Paris. Elle est partie «paisiblement», a précisé sa petite fille, Lola Vogel, à l’AFP. Elle s’éteignait à petit feu depuis cinq ans que la maladie d’Alzheimer la privait peu à peu de la mémoire, son outil de travail, et ce qui faisait sa personnalité unique. Ses derniers temps, elle ne se souvenait même plus qu’elle avait été actrice, sa passion, sa vie. Elle ne reconnaissait plus ses proches.

Sortie du conservatoire de la rue Blanche (Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre) en 1954, c'est là qu'elle y a rencontré Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Jean-Pierre Mocky, Bruno Cremer ou encore Philippe Noiret. Ce fort caractère se fait rapidement remarquer, et tourne pour et avec les plus grands : Claude Lelouch, Roger Vadim, Philippe de Broca, Luchino Visconti ou encore Jean-Pierre Mocky... Elle marque les esprits pour son franc-parler, sa joie de vivre et sa manière d’être, très avant-gardiste sur son temps. Elle a été couronnée de nombreux prix (Lion de Venise, Ours de Berlin…) et notamment trois César : un de la meilleure actrice, en 1977, pour «Docteur Françoise Gailland», de meilleure actrice dans un second rôle en 1996 et 2002 pour «Les Misérables et «La Pianiste». Elle laisse un grand vide dans le cœur de tous ceux qui l’ont fréquentée.

Lelouch: «C’était une femme parfaite»


«C’était une femme généreuse, (…) gentille, (…) toutes les femmes s’identifiaient à elle», a commenté Jean Rochefort sur i>Télé. «C’était une femme qui demandait aux hommes d’être des hommes, c’était un caractère. (…) Elle n’était pas raisonnable et ça faisait partie de son génie -car on dit que c’est une actrice française, mais (…) l’Europe entière en avait fait une vedette», a commenté son ami. «Cette maladie horrible qui l’a dévorée durant plusieurs années nous causait un grand chagrin», a-t-il ajouté, précisant qu’il ne l’avait croisée qu’une fois depuis, et qu’il avait «failli pleurer», voyant «tous les symptômes de la bête hideuse s’emparer d’elle». «Elle est mon plus beau souvenir en tant que metteur en scène et en tant qu’homme», a renchéri Claude Lelouch, qui l’a fait tourner dans plusieurs films, dont «Vivre pour vivre», «La Vie, l'Amour, la Mort» mais aussi et surtout «Les Misérable». «C’était une femme parfaite, a-t-il résumé, bouleversé par la nouvelle. «Aussi extraordinaire devant que derrière la caméra. Annie était au cinéma et au théâtre ce que Piaf était à la musique», a-t-il encore imagé avant de conclure: «Elle ne se contentait pas de nous faire rire ou pleurer, elle nous filait la chair de poule.»

«On était tous amoureux d’Annie Girardot, a encore raconté Elie Chouraqui. Elle avait de la gouaille, elle s’habillait, se conduisait comme un mec, avait des rapports directs, pour pas dire violents avec les hommes, elle les regardait dans les yeux comme les femmes ne le faisaient pas à l’époque», a-t-il dépeint. «Elle avait quelque chose de bouleversant en elle, dans le regard dans la voix.» «C’était une fille pleine de joie mais elle a eu une vie très difficile, une vie sentimentale très compliquée», témoigne encore son copain de promo Jean-Pierre Mocky sur la chaîne d’information en continu. «Jean Cocteau était tombé en pâmoison devant son talent lui avait donné sa première chance», rappelle-t-il. «C’était quelque chose qui dépasse le talent», estime même Line Renaud, qui lui a encore rendue visite dimanche soir. «Je l’ai vue partir entourée de beaucoup d’amour, entourée de sa fille Julia, de sa petite fille Lola. Et je suis persuadée qu’elle a ressenti ma présence, poursuit-elle, rassurée. Je lui ai parlé, je lui ai rappelé un souvenir qu’on avait partagé quand on avait joué "Les filles du Lido", (…) et elle a serré mon petit doigt», a ajouté son amie de longue date.

Femme charismatique et actrice respectée, on l’aura compris, Annie Girardot a néanmoins subi une longue traversée du désert durant au moins toutes les années 1980. Problèmes personnels, financiers… quand elle s’en sort, et le prouve en interprétant avec tout le brio qu’on lui connaissait Madame Thénardier, le cinéma l’accueille de nouveau les bras ouverts en lui offrant le César. La comédienne avait vécu cet instant comme une revanche et un grand moment de bonheur. «Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français mais le cinéma français m’a beaucoup manqué, avait-elle lâché dans un sanglot. Il m’a follement, éperdument, douloureusement manqué», avait-elle insisté ne contenant plus ses larmes. «Vos témoignages, votre amour, me font penser que peut-être, -peut-être- je ne suis pas tout à fait morte», avait-elle conclu sous les applaudissements de la foule. Aujourd’hui, Annie Girardot n’est plus, mais elle vit encore et vivra toujours à travers Danièle Guénot («Mourir d’aimer»), Madame Marguerite et tous les autres personnages qu’elle a marqué de son sceau indélébile. <Paris Match>
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La fille de l’actrice raconte pour la première fois comment elle a accompagné sa mère jusqu’au bout de la maladie.
Paris Match. Quand avez-vous compris que votre mère, Annie ­Girardot, était une actrice célèbre ? 
Giulia Salvatori. Tout de suite. Lorsque j’étais petite, elle m’installait avec un coussin sous la caméra. Je pouvais ainsi constater que l’attention était toujours sur elle.
Ses raisons de vivre avaient-elles changé au fil du temps ? 
G.S. Non. Maman a gardé au cœur deux raisons de vivre. Sa ­famille et son métier. Elle prenait parfois des vacances mais, pour bien les ­vivre, il lui fallait une date de ­reprise avec un projet précis. Elle ­serait morte de ne pas travailler. D’ailleurs, elle est en partie morte de n’avoir pas retravaillé.
Jusqu’à quel moment est-elle restée consciente, elle, d’être une actrice célèbre ?
G.S. Je ne saurais pas dire le ­moment exact où elle a décroché. Elle a décroché, mais elle a continué à jouer. Elle le souhaitait, ardemment. Elle ne voulait même que cela, et nous avons tout fait pour. Même si elle avait fini par ne plus se rendre compte ni de qui elle était ni de ce qu’elle faisait.
Etes-vous en train de me dire que, quand Annie Girardot se trouvait sur un plateau pour travailler, elle avait fini par ne plus savoir qu’elle jouait et que, cela, personne ne le savait ?...
G.S. Personne n’a jamais su. Le seul dans la confidence, c’était le metteur en scène. Maman, sur le plateau, répétait ce qu’elle ­entendait dans l’oreillette. Ses partenaires et les techniciens, a priori, ne savaient rien. Mais ils n’étaient pas dupes. Ils restaient respectueux et discrets, épatés par sa performance.
Je sais que des acteurs devenus ­réalisateurs, comme Daniel Duval ou Richard Bohringer, l’ont imposée envers et contre tout.
G.S. Oui, ils ont été formidables. Mais tous n’ont pas eu la même attitude. Après le début de sa maladie, elle a tourné un peu mais presque par hasard. Le rôle de la mère dans “La pianiste” n’était pas pour elle mais pour Jeanne Moreau, sa grande rivale. A partir de 2000, c’était devenu difficile. Et encore, à cette époque, personne ne voyait qu’elle commençait à être ailleurs, dans une autre dimension.
Le moment où tout a basculé, vous le situez quand ? 
G.S. A Montevideo, en Uruguay, pendant un festival de théâtre où elle présentait “Madame Marguerite”. Au cinéma, les films se suivaient, se construisaient sur son nom. A toute vitesse. Et pas très bien. Elle voulait tourner. Pas pour l’argent, car elle avait des cachets moins importants que ceux de ses partenaires masculins. Maman était trop gentille. Pour faire plaisir à des copains, elle acceptait des films sans intérêt. Beaucoup ont profité d’elle. Alors, à un moment donné, elle a dit : “J’arrête.” Et elle a fini par revenir au théâtre. Je l’accompagnais et, depuis les coulisses, alors qu’elle avait commencé le spectacle, je l’ai entendue reprendre soudain le ­début du texte. Elle s’était emmêlée. Elle s’en est rendu compte. Maman a alors recommencé, en remontant un peu moins loin dans la pièce, et elle a réussi à la terminer en disant tout, dans l’ordre et correctement. J’avais voulu faire baisser le rideau mais elle était trop à l’avant-scène, ce n’était pas possible. Un tel incident n’a pas pu être imputé à une brusque fatigue.
Comment a-t-elle réagi ? 
G.S. Très mal. En sortant de scène, elle m’a regardée et m’a dit en pleurant : “Ça y est, c’est foutu. Je suis morte !” 
Lola Vogel. La maladie d’Alzheimer s’installe progressivement. Vous perdez la mémoire par couches successives, par strates. Ma grand-mère n’a pas échappé à la règle. 
G.S. Ainsi, maman oubliait peu à peu ce qui était proche d’elle, pour ne plus se souvenir que des épisodes de sa vie les plus lointains.
Vous ne pouviez donc plus communiquer ? 
G.S. Depuis l’enfance, il nous suffisait d’un mot, d’un regard pour nous comprendre. Des décennies plus tard, c’était toujours la même chose. Quand elle ne pouvait plus du tout s’exprimer, c’était dramatique, et à la fois ce ne l’était pas. Car, avec un regard, un signe, je la comprenais malgré tout. Nous ­correspondions ainsi. 
L.V. Et cela a duré des années, jusqu’à son dernier week-end. ­Sachant qu’elle allait partir, nous avons passé avec elle les trois derniers jours de sa vie. 
G.S. Je n’ai pas voulu qu’il y ait d’acharnement thérapeutique.
Elle a été transportée en urgence à l’hôpital ? 
G.S. Oui. Elle était dans une maison médicalisée à Paris. Renato aurait aimé la garder à la maison. Moi aussi, j’aurais préféré. Mais il fallait pouvoir. 
L.V. Moi aussi. D’autant plus que j’aurais pu m’en occuper. J’avais d’ailleurs commencé. 
G.S. Les gens qui ont quelqu’un de leur famille atteint de la maladie d’Alzheimer savent que garder un malade à la maison a un coût très élevé. Qui, aujourd’hui, en France, peut se le permettre ? 
L.V. Il faut savoir aussi que s’occuper d’une personne malade est un travail à temps plein. Comment changer, laver, lever ou faire manger quelqu’un qui ne comprend peut-être pas ce que vous lui dites ? Cela devient vite très difficile, voire ­impossible. De plus, m’occuper de ma grand-mère représentait un gros ­investissement, non seulement physique mais encore émotionnel. Il m’a fallu prendre une décision. Ou m’investir totalement dans cette prise en charge, ou m’occuper de ma vie qui ne faisait que commencer.
Donc, Annie était dans une maison médicalisée et...
G.S. ... et cela nous faisait, chaque fois, mal d’y arriver et mal d’en repartir en la laissant. Beaucoup de gens traversent pareille ­situation. Quand nous y allions, nous allions également voir mon oncle, le frère de maman, qui, malade aussi, se trouve dans cette même maison médicalisée. Le vendredi 25 février, maman a été transportée en urgence à l’hôpital Lariboisière. Elle n’en pouvait plus. 
L.V. Nous avons eu le week-end pour nous préparer à son départ, le lundi 28 février.
A part Alzheimer, ­Annie avait-elle une autre maladie ? 
G.S. Aucune. 
L.V. On ne meurt pas d’Alzheimer. Ma grand-mère n’est pas partie à cause de cela. Elle était très ­fatiguée. Et ce fut, si j’ose dire, un mal pour un bien. Car elle aurait pu partir en une nuit, seule dans son lit, sans nous. Là, pendant trois jours et trois nuits, nous avons véritablement pu l’accompagner.
G.S. Renato est venu le vendredi. Nous sommes restés à son chevet. Tout le temps. Tous, avec Karine, ma meilleure amie, et ­Martial, un intime de la famille qui s’est toujours occupé de maman. 
L.V. Nous nous sommes occupés d’elle comme d’un bébé. Nous avons pu lui dire tout ce que nous avions à lui dire.
G.S. Nous lui avons chanté en chœur “Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?”, une chanson qu’elle adorait. Je peux vous assurer qu’elle ne souffrait pas. Le moment venu, je lui ai fermé les yeux le plus doucement possible. Elle était apaisée. Elle était vraiment belle. Elle est partie en paix avec elle-même et avec le monde.
En voulez-vous à quelques-uns, gens de cinéma et autres ? 
G.S. Bien sûr que le cinéma français l’a laissée tomber, bien sûr qu’elle a été exploitée, bien sûr qu’elle a été malmenée par des 
gens sans scrupules, bien sûr que j’en veux...
L.V. ... que nous en voulons à certains. 
G.S. Oui, mais rideau ! Maman n’aimerait pas cela. La rancune est un sentiment qui lui a toujours été étranger. Elle a pris des coups mais n’en a jamais donné. De son vivant, elle n’en a jamais voulu à ceux qui lui ont fait du mal et elle a toujours pardonné. Aujourd’hui plus encore qu’hier, elle pardonne.
Dans tout ce que vous avez lu sur elle, après son départ, y a-t-il des commentaires qui vous ont déplu ? 
G.S. Je n’ai rien lu. J’ai vu des couvertures de magazines et de nombreux articles de journaux, mais j’ai beaucoup de mal, comme tout être humain perdant un être cher, à réaliser son départ. J’aurai le temps de m’occuper à lire cela plus tard.
Il a été dit qu’Alain Delon et Line Renaud avaient réglé ses soins, voire son enterrement. 
G.S. Maman n’est pas partie riche, mais elle n’est pas partie comme une miséreuse. C’est Annie Girardot, et elle seule, qui a payé son séjour en maison spécialisée, ainsi que les frais de ses obsèques. Personne n’a jamais payé quoi que ce soit pour elle. Qu’on lui foute la paix ! 
L.V. Jusqu’au bout, même pendant sa maladie, ma grand-mère a vécu dans la dignité et le respect. C’était une actrice et une femme d’exception qui n’aurait jamais voulu vivre ce qu’elle a vécu. Mais elle a traversé cette terrible épreuve avec une classe et un courage inouïs.
Peut-on dire qu’Annie a gardé une lueur de conscience jusqu’à ses ­derniers instants ? 
G.S. A cela, je ne peux pas ­vraiment répondre, mais je sais que ma mère, dans son silence et dans sa nuit, pouvait avoir des éclairs de lucidité. 
L.V. Dans ses moments de clairvoyance, elle faisait un geste qui n’appartenait qu’à elle. Je la voyais porter la main à la tête, toucher ses cheveux et ramener sa mèche sur le front. Comme si, inconsciemment, elle voulait la rabattre sur son visage et se cacher derrière. Comme si, en fait, elle avait honte d’être vue dans cet état. Cela nous mettait les larmes aux yeux. Qui aurait pu avoir honte de quoi que ce soit ?
Giulia Salvatori a écrit « La mémoire de ma mère », éd. Michel Lafon. Lola Vogel joue « Ze pièce », chaque lundi à 20 h 30. Cantada, 13, rue Moret, Paris XIe. <Paris Match>
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Rocco e Seus Irmãos (Rocco e i suoi Fratelli)
Itália, 1960. 190 min. Produzido por Goffredo Lombardo para Titanus e Les Films Marceau Cocinor. Direção de Luchino Visconti. Roteiro de Luchino Visconti, Suso Cecchi D’Amico, Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Claude Brulé, Vasco Pratolini e Enrico Medioli a partir do romance “Il Ponte della Ghisolfa” de Giovanni Testori. Fotografia de Giuseppe Rotunno. Música de Nino Rota (dos filmes de Fellini). Elenco: Alain Delon, Annie Girardot, Renato Salvatori, Katina Paxinou, Roger Hanin, Paolo Stoppa, Suzy Delair, Claudia Cardinale, Spiros Focas, Max Cartier, Corrado Pani, Rocco Vidolazzi, Nino Castelnuovo, Adriana Asti, Claudia Mori, Franca Valeri. Preto e branco.
Sinopse: Uma família do sul da Itália (Lucania) é obrigada a se mudar para Milão em busca de trabalho e onde já está um irmão mais velho. A mãe Rosaria (Katina) procura controlar os cinco filhos, que tomam caminhos diferentes. Um deles se torna boxeador profissional, outro quer se tornar operário especializado, o mais novo ainda vai à escola e Rocco, que sonha em voltar à sua terra é de todos o que tem melhor coração. Mas também acaba se tornando boxeador e se apaixona pela mesma mulher Nadia, que seu irmão, uma jovem prostituta.
Comentários iniciais: Esta é sem dúvida uma obra-prima do cinema italiano, filme preferido de críticos como Roberto Rios (HBO Latin America) e Luiz Carlos Merten (O Estado de S.Paulo) que envelheceu bem. Vencedor do Prêmio Especial do Júri do Festival de Veneza, é geralmente considerada a obra-prima de Luchino Visconti (1906-76). Assim como foi ele um dos precursores do Neo-realismo, parece também ter chegado ao clímax do movimento e dali em diante parte por outros caminhos (com o mesmo Delon faria em 63 outro grande trabalho, O Leopardo, uma alegoria sobre o fim  da era da aristocracia na Itália). Ele reuniu um elenco internacional (como sempre os filmes italianos ainda eram dublados posteriormente e cada um podia dizer o texto em sua própria língua), como a grega Katina Paxinou (1930-73, vencedora do Oscar de coadjuvante por Por quem os Sinos Dobram, 1943) como a mãe, a jovem Claudia Cardinale num papel pequeno mas já deslumbrante. Durante as filmagens o italiano Salvatori (1933-88) e a francesa Annie Girardot 1932-2011, eventualmente vitima do Alzheimer, conheceram e se casaram (por uns tempos).
Critica: É difícil descrever o impacto deste filme, que só melhorou ao ser distribuído em cópia integral e que continua a ter uma força telúrica (por isso menos acessível aos que não estão familiarizados com a cultura italiana), com Katina como uma ”Mãe Coragem”, que às unhas e dentadas, tenta manter sua família unida, enquanto a cidade e o progresso, anseia destruir sua prole. Alain Delon é uma figura de plácida beleza (e que o conhece de papéis de gangsters posteriores custa a acreditar nisso) totalmente convincente como uma pessoa boa demais para sobreviver na selva da cidade. Embora Visconti fosse comunista de partido, o filme nem sequer é esquemático ou simplificado. Desenha apenas um grande painel de uma sociedade doente e corrupta (e que desde então só piorou).
Todo o elenco é perfeito, mas é o trio central, Delon, Salvatori, Girardot (a quem o filme transformou em estrela) que nos envolvem. (a sequência de morte também é clássica e ainda estarrecedora). Este é daqueles filmes que nos trespassam a alma, nos emocionam, até acima das meras lágrimas. Vai direto ao coração.
Ganhou no Festival de Veneza, Premio Especial do Júri e da Crítica. Fotografia, direção e roteiro do Sindicato dos Jornalistas Italianos, melhor produção (David di Donatello), mas foi esquecido dos Oscars e critica americana (as 12 facadas foram reduzidas a três na versão para os EUA, no total foram 30 minutos a menos! Ainda assim foi grande sucesso de público na Itália). A Administração da cidade de Milão exigiu 45 minutos de cortes e por isso o filme não estreou lá.
Coppola era tão fã do filme que chamou Nino Rota para fazer a trilha de Poderoso Chefão.Muito admirado por Scorsese, o filme teve paródias locais (Rocco e Le Sorelle, Walter e su Cugini, ambos de 61), foi citado em filmes como Hannah e suas Irmãs de Woody Allen, Touro Indomável.
Muitos críticos como Roger Siskel, fazem questão de acentuar como o filme é operístico, tem prazer em mostrar a decadência da sociedade (descrevendo Visconti como aristocrata (nobre descendente dos príncipes da região), homossexual, marxista, diretor de teatro, ópera e cinema , embora Rocco seja um filme idealista, o diretor também era apaixonado pela decadência misturado com realismo social.
Embora já o tenha visto meia dúzia de vezes, é com prazer que pretendo revê-lo na tela grande e cópia restaurada. <Rubens Ewald Filho, DVD Magazine>
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Annie Girardot (Paris25 de outubro de 1931 – Paris, 28 de fevereiro de 2011[) foi uma atriz francesa de cinema e teatro, vencedora de dois prêmios César.
Uma das mais populares e respeitadas atrizes da França desde os anos 1960, Girardot foi dirigida por cineastas como Luchino ViscontiClaude LelouchRoger Vadim e Mario Monicelli, e trabalhou com atores como Yves MontandCatherine DeneuveBrigitte Bardot e Michel Piccoli.
Entre alguns dos filmes de sucesso em que participou estão Rocco e Seus IrmãosViver por Viver e La Pianiste. Nos mais de cem filmes em que atuou, Girardot recebeu diversos prêmios de interpretação, incluindo dois César, o primeiro de Melhor Atriz (principal) em 1977 por Docteur Françoise Gailland e o segundo de Melhor Atriz coadjuvante, em 2002, por La Pianiste.
Em 2006 foi anunciado que sofria do Mal de Alzheimer.

Filmografia parcial

1996
Os atores Alain Delon e Mireille Darc compareceram ao funeral da atriz Annie Girardot, na igreja Saint-Roch, em Paris, nesta sexta-feira (4). A atriz de 'Rocco e seus irmãos', de Lucchino Visconti, morreu na última segunda-feira, aos 79 anos, após luta contra o Mal de Alzheimer. (Foto: Loic Venance/AFP)
A estrela do cinema europeu Jane Birkin , que contracenou com Girardot em filmes como 'Este é o meu corpo' e 'Boxes', também esteve no funeral na colega nesta manhã em Paris. Ao lado, o cineasta Claude Lelouc, que a dirigiu em filmes como 'A vida, o amor, a morte' (1969) e 'Os miseráveis (1995) (Foto: Loic Venance/AFP)
Homem segura retrato da atriz Annie Girardot ao lado de medalha nacional da Ordem da Legião de Honra francesa. Entre os mais de 100 filmes, dos quais participou estão ainda 'A professora de piano' e 'Caché', do vencedor da Palma de Ouro Michael Haneke (Foto: Loic Venance/AFP)
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PARIS, França - Centenas de pessoas, entre elas os atores franceses Alain Delon, Mireille Darc e Jean Paul Belmondo, deram nesta sexta-feira o último adeus à atriz Annie Girardot, falecida aos 79 anos.
"Era uma atriz fabulosa, generosa, que podia fazer rir ou chorar. Era o símbolo da mulher livre e moderna, vítima de sua generosidade", declarou uma fã que acompanhava a cerimônia de enterro na igreja parisiense de Saint Roch.
Coroas de flores foram enviadas pela atriz Isabelle Adjani e o presidente da República, Nicolas Sarkozy. Na cerimônia também estavam o ministro da Cultura, Frederic Mitterrand, diretores como Claude Lelouch e Bertrand Blier e o popular ex-ministro socialista Jack Lang.
Girardot morreu na segunda-feira passada depois de uma longa batalha contra o Mal de Alzheimer. Começou a carreira em 1955 e conheceu o apogeu nos anos 1970, tendo participado de sucessos como "Rocco e Seus Irmãos", de Luchino Visconti.
A atriz sofria há vários anos do Mal de Alzheimer, e se converteu num símbolo da doença depois de aceitar filmar o documentário "Ainsi va la vie" (Assim vai a vida), de Nicolas Baulieu, que a acompanhou durante oito meses, retratando sua perda de memória.
Ganhou seu primeiro César - o Oscar do cinema francês - em 1977 por seu papel em "Docteur François Gailland", de Jean-Louis Bertucelli.

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Photos- Coleção e compilação OS

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Les films, les affiches, les autres photos. Inoubliable Annie. Inoubliables films!





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